Spectre de Lamelune: Révélation

Trop longtemps délaissée, enfin achevée...

Le silence régnait dans la taverne. L'obscurité en aurait fait de même, si la faible lueur d'une chandelle, posée sur le rebord d'une table, n'avait empêché sa conquête de la pièce, éclairant a peine la forme courbée qui se tenait, ou plutôt reposait, sur une chaise voisine.

Le nain fronça les sourcils, tandis que ses yeux parcouraient pour la millième fois le parchemin a présent froissé qu'il tenait dans les mains. Celui ci ne contenait qu'un court paragraphe, dont les lignes striaient le support a la manière d'une petite armée de soldats. Pourtant, alors que le regard du nain en atteignait a nouveau la fin, son teint devint encore plus blanchâtre, atteignant cette pâleur cadavérique habituellement propre aux Réprouvés.

Tandis qu'il s'affalait sur sa chaise, jetant dans un grognement le parchemin sur la table, ses yeux se posèrent sur l'objet qu'éclairait la chandelle, pour le moment épargné par la flaque de cire fondue qui commençait a s'étendre paresseusement.
Tendant une main lasse, il s'empara du mince grimoire pour l'observer plus attentivement. La couverture, ornée de cet emblème qu'il avait si souvent vu, finit de chasser ses doutes, et ses espoirs, quant a l'idée d'une farce de mauvais goût. L'arbre argenté, le symbole du clan maudit des LunArgents.

Poussant un soupir qui s'approchait du grommellement, le vieux tavernier entreprit de lire une nouvelle fois la lettre qui l’empêchait de trouver le sommeil.

« Cher Bruuk,

si ce courrier te parvient, cela signifie que j’ai disparu depuis plusieurs semaines, a présent.
Je me serais bien passé de te causer autant de soucis, mais je me suis dit que tu étais sans doute la personne sur qui je pouvais le plus compter, s’il m’arrivait quelque chose, pour en informer les miens.
Vu que tu es en train de lire cette lettre, il y a de grandes chances que ce soit le cas.
Au moment ou j’écris ces lignes, je m’apprête a partir mettre un terme a quelque chose qui me tourmente depuis trop de temps.
Je sais que partir seul est une décision qu’on pourra sans aucun doute qualifier de stupide, mais trop de gens ont déjà assez souffert pour que j’en implique plus encore.

Le livre qui accompagne ce parchemin contient toutes les informations que j’ai pu recueillir ces derniers mois, ainsi que les idées, les déductions, qui m’ont poussé a partir. J’espère qu’il permettra aux miens, non pas de me pardonner, mais au moins de me comprendre.

en espérant que tu n’ai jamais a lire cette lettre,

Gardhran Lamelune »

Rejetant a nouveau la lettre en soupirant, le nain étendit a nouveau le bras pour attraper le grimoire, le portant devant ses yeux. Les feuilles, presque neuves, crissèrent d’indignation, alors qu’il faisait basculer la couverture, révélant une écriture fine et délicate.

« Spectres de Lamelune »

( Defi du moment: un jour un texte )

(*se réjouit d'avance* *se dandine sur le canapé, s'installe... va attendre la suite tranquillement* )

(*attends la suite avec impatience*)

J'ai toujours pensé que les journaux étaient le privilège des jeunes humains, une sorte de défouloir de leurs émotions, un compagnon toujours attentif, a jamais silencieux, gardien incorruptible de leurs peurs, de leurs joies, de leurs espoirs et secrets les mieux gardés.

Aujourd'hui, je me rends compte a quel point je me trompais. Je dois admettre que si j'ai finit par coucher sur le papier les mots qui vont suivre, c'est en partie parce que suis bien incapable de les exprimer a haute voix. Sans doute par peur de leur donner corps, comme si j'espérais encore au fond de moi qu'il ne s'agisse que d'un rêve. L'autre raison, quant a elle, est plus inquiétante, dans la simplicité de son explication: je souhaite qu'il reste une trace écrite de ce qui s'est passé, au cas ou je disp... je me retrouverais dans l'incapacité de le raconter moi même.

Les secrets que je garde pour moi sont trop importants pour s'évaporer en même temps que moi, et ces derniers temps, j'ai eu l'occasion de voir a quel point l'existence est fragile. (Le papier est légèrement ondulé a certains endroits, ici, comme par de petites taches d'eau séchée)

Les mots se suivent et je n'ai toujours pas abordé le sujet de ce recueil...
Je commence a comprendre la fébrilité des adolescents, alors qu'ils mordillent leur plume en cherchant a ajuster leurs mots a leurs pensées. Il va bien falloir que j'arrive a me faire a l'exercice.

Disons qu'il s'agit la d'une introduction.

C'est une sensation assez... étrange, que de reposer dans une amulette.

Dans un premier temps, pendu au cou d'Isnarel, j'ai passé un moment a me demander si je n'avais pas juste prit un mauvais coup sur le crâne, si je n'étais pas allongé quelque part, profondément assoupi, a rêver ce qui se passait.

Le flot de sensations qui m'a assaillit en sortant de la crypte m'a vite ramené a la réalité.
Privé de mes cinq sens, ce qui peut paraître logique quand on ne possède plus de corps, je n'en parvenais pas moins a... percevoir le monde qui m'entourait. Un peu comme si chaque chose, de la pierre a demi recouverte de mousse bordant le canal, aux passants parcourant la ruelle d'un pas pressé, émettait sa propre aura, donnant une nouvelle dimension a ma perception du monde.

Une avalanche d'auras colorées illuminait mon esprit a la manière d'un feu d'artifice, créant un nouveau monde a la fois familier et incroyablement étranger a tout ce qui j'avais connu jusqu'ici. Comme une grande mosaïque dont chaque pièce aurait été dotée d'une vie propre.

Perdu dans ma contemplation de ce nouvel univers, j’ai a peine senti qu’Isnarel m’emmenait.
J’imagine que le choc des événements qui venaient de se produire m’a un peu anesthésié dans les jours qui ont suivit, si bien que je n’en ai que des bribes de souvenirs cotonneux. Après tout, ce n’est pas tous les jours qu’on expédie votre âme dans une amulette sacrée pour échapper a la furie d’un démon.
Une expérience dont je me serait volontiers passé, il faut avouer.

Vous devez sans doute vous demander comment un bout d’âme enfermé dans un morceau de cristal peut bien arriver a écrire dans un livre. J’y viens justement.

Note: Voila, je viens de m’adresser directement a celui qui pourrait un jour lire ce que je suis en train d’écrire, sans même y prendre garde. Il faut croire que je me suis résigné a penser que ce que je note en ce moment finira par être lu. Pour une raison, ou pour une autre...

Une chose intéressante, quand on est privé de corps, c’est qu’on se retrouve avec un temps libre incroyable. Enfin, il faut dire qu’on a pas énormément de choses a en faire…
Reste donc a penser.
C’est ce que j’ai fait.

Alors qu’Isnarel observait avec curiosité la gemme qui contenait mon ame, je laissais vagabonder mon esprit, tentant de me remémorer les évènements que je venais de subir.
Une chose me paraissait étrange, une sensation dont je n’arrivais pas a me débarrasser : lorsque la Lamelune m’avait indiqué l’existence de l’amulette, elle avait expliqué que celle ci lui servait a se manifester dans le monde réel.

Seulement… il est assez difficile pour une amulette d’avoir le moindre pouvoir, dans ces conditions. Je pouvais en témoigner…

Alors que je m’imaginais secouant la tête, ma manière habituelle d’éclaircir mes pensées, j’eprouvais a nouveau cette etrange sensation.
Au milieu du chaos des auras m'entourant, l'une d'entre elles se faisait plus vive.
Comme si, quelque part, un mouvement se faisait l'echo de ma pensée.

Mettant de coté les informations multicolores qui assaillaient mon esprit, je me suis concentré sur ce "fil", qui semblait jaillir directement du talisman pour aller... se perdre dans le lointain.

Remontant a taton le mince faisceau d'energie, comme un nageur remonttant une riviere a contre courant, j'ai laissé mon essence quitter l'amulette, pour tenter de trouver la source de cet echo indefinissable.
Je me suis... c'est assez difficile a decrire... envolé, en quelque sorte, survolant arbres et habitants, poursuivant le fil mysterieux.

Au bout de quelques instants, j'en avais enfin trouvé la source: la crypte que j'avais quitté quelques temps plus tot. Le ruban d'energie serpentait a traves la piece, avant de disparaitre dans le bloc de pierre qui tronait au centre de la piece.

C'est alors que j'ai realisé. Contrairement a ce que j'avais d'abord imaginé, la sculpure de pierre a l'image d'une elfe endormit qui
ornait le centre de la crypte ne reposait pas sur un simple morceau de minerai... mais sur un sarcophage.

Il a fallu deux guerres sanglantes, et des milliers de morts, pour créer des alliances comme celles de Hurlevent ou d'Orgrimaar, et protéger une Azeroth qui a manqué d'innombrables fois de disparaître dans les flammes.
A mon grand regret, il faudra sans doute encore autant avant que ces deux factions mettent un terme a la lutte qui les oppose.

Mais c'est un fait: on ne se rend compte de la valeur des choses qu'une fois qu'on les a perdu.
Quand j'ai découvert le secret de la crypte ou reposait l'amulette, j'ai cru n'avoir jamais ressenti une joie aussi intense. Après des semaines de désastres, de l'extermination méthodique des Lamelunes a la mort de ma soeur et de l'âme de l'épée, je voyais enfin un mince espoir.

Comme j'en étais arrivé a le penser, ce que j'avais prit d'abord pour une simple sculpture était en réalité la décoration qui ornait un sarcophage. Découvrir que la Lamelune avait une âme avait déjà été un choc, mais me rendre compte qu'elle pouvait user d'une... sorte d'enveloppe corporelle m'aurait coupé le souffle... si j'avais eu moi même un corps a cet instant.
Si on m'avait dit il y a quelque années, ou même quelques mois, que certains objets pouvaient avoir leur volonté propre, ainsi qu'un sorte de vie parallèle, j'aurais sans doute sourit a mon interlocuteur avant de lui conseiller de ne pas abuser de la feuillerêve...

M'engouffrant vivement dans le cercueil de pierre, j'ai "voleté" un instant au dessus de la forme qui y reposait, avant de... c’est assez dur a décrire...
Comme si je m’étais fondu en elle, mon esprit brumeux s’y déposant comme une fine pluie argentée.

C’est assez surprenant de se retrouver dans un cercueil. Je me sentais comme un cadavre fraîchement ranimé. Mon crâne me faisait souffrir si intensément que j’avais l’impression qu’une troupe de nain venait de décider d’y creuser une mine.

Étouffé par l’ombre et l’espace retreint, j’ai poussé de toutes mes forces sur le couvercle de pierre, parvenant a le faire basculer sur le coté, avant de m’extirper avec difficulté de la prison de minerai, le corps endolori.

La crypte était telle que je l’avais perçu lors de ma première visite. Toujours aussi déserte et poussiéreuse. Des araignées retournaient en galopant se dissimuler dans les profondeurs de leur toile, tandis que des yeux brillants de curiosité étaient la seule chose que laissaient apercevoir les rongeurs locaux.

Une faible lueur baignait la pièce, comme émanant de l’air lui même, mais a mes yeux elle brûlait comme un millier de soleil, aggravant la douleur qui me perforait le crâne. J’ai levé un bras pour protéger mes pupilles de l’éclat assassin.

Puis je me suis figé.
La douleur s’était presque effacée, cédant la place a une incroyable stupéfaction, tandis qu’un sentiment de peur commençait a s’étendre dans mon esprit, une ombre de plus étirant ses filets sur mon âme affaiblie.

J’avais sous les yeux un bras a demi décomposé, la peau lâche laissant apparaître une chair verdatre a certains endroits, tandis qu'en d'autres on pouvait découvrir des bouts d’os jaunis.

Et ce bras, c’était le mien...

(encore )

(Voila voila )

Les druides, comme les autres serviteurs de la nature, découvrent très vite que la mort fait partie intégrante du cycle de la vie. Les esprits retournent a leurs cieux, et les corps nourrissent la terre.
C'est du moins ce qui est sensé se produire, a quelques exceptions près...

Durant les mois que j'ai passé a tenter d'établir des contacts avec la Horde, j'ai toujours eu une sorte de frisson, lorsque que je rencontrais des Réprouvés. Peut être justement parce qu'a mes yeux, ils sont une anomalie dans le cycle du renouveau, morts, mais en quelque sorte toujours vivants, condamnés a poursuivre leur existence dans une carcasse qui de dégrade un peu plus chaque jour.

Attention, je ne suis pas de ces illuminés qui veulent pour cette raison les exterminer, traquant un a un ceux qui étaient des leurs quelques années auparavant. Je considère les Réprouvés comme des victimes, des innocents massacrés au nom de la soif de pouvoir d'un fou.

Plus encore sans doute aujourd'hui, maintenant que j'endure une malédiction semblable...

J'ignore ce qui s'est passé. Après y avoir réfléchit durant des jours, des nuits entières, j'en suis arrivé a penser que ce ne pouvait en aucun cas être en rapport avec le Fléau, même si le résultat est a peu près le même: un corps pourrissant, encore hanté par une âme damnée...
J'imagine que, privé de la puissance de la lame sacrée, quand celle ci a disparue, le corps qui reposait dans cette crypte a finit par dépérir. Le résultat est a la limite du soutenable, en tout point comparable aux corps décharnés de ceux que le roi liche a prit en son pouvoir.

Surmontant mon dégoût, tentent de faire reprendre pied a un esprit qui approchait des limites de la folie, je suis lentement sortit du ... cercueil.
Une chose surprenante, c'est que malgré ma possession de la dépouille, je gardais un lien solide avec l'amulette qui pendait au coup d'Isnarel. Mais le choc avait déjà été dur, quand elle m'avait trouvé. Je ne voulais pas lui infliger la vision de... cette chose, qui me servait de corps.

Je devais déjà trouver un moyen de sortir d'ici. J'ai entreprit de déchirer des morceaux de la longue robe bleutée qui recouvrait en partie pour corps, pour couvrir de bandelettes de tissu les parties apparentes de ma chair. Sans parler de mon visage, que je n'osais même pas toucher du bout des doigts, de peur de sombrer pour de bon.

Les préparatifs achevés, je me suis emmitouflé dans la cape qui me couvrait. Heureusement pour moi, si le temps avait fait un effet incontestable sur le corps en lui même, les étoffes, elles, n'en avait pas trop souffert.

Puis, jetant un dernier regard a la crypte abandonnée, je me suis engouffré dans le couloir qui menait a la surface.

Voila une semaine maintenant que j'ai trouvé ce que j'appellerai "l'avatar" de la Lamelune.

Même si je n'ai pas encore réussit a me faire a l'idée que c'est a présent le corps que j'habite, il a ses avantages. Le premier d'entre eux est de me permettre d'écrire ces lignes, c'est indéniable.
Quitter Hurlevent a été bien plus simple que je ne le pensais. La ville regorge tellement de personnes louches, ou a la limite de l'exhibitionnisme, entre les centaines de pseudos archimages crépitants d'énergie, et les demi divinités avides de célébrité, qu'une forme cagoulée parmi tant d'autres mystérieux individus passe totalement inaperçu.

Au calme, dans une grotte a l'écart de toute cette agitation, je peux a ma guise préparer mes investigations.

Après quelques expériences, j'en suis arrivé a plusieurs résultats étonnants.
D'une part, je n'ai plus besoin ni d'eau ni de nourriture. Il semble que le corps qui m'abrite ne soit a présent agité plus que par mon énergie. Un piètre avantage, en comparaison de l'apparence que j'ai, mais bon, le rêve de tout ermite qui se respecte.

Une autre chose surprenante que j'ai pu remarquer est que, si ma vue et mon ouie paraissent a peu pres efficaces, mes autres sens ont complètement disparu. Plus de toucher, d'odorat, de goût...
Une chance, quand j'y réfléchit. Je doute de dégager une odeur très agréable, et vue l'état dans lequel se trouve l'avatar, je suis bien heureux de ne pas en ressentir la douleur, si la sensation du vent soufflant sur les chair et les os a vif.

J'en ai profité pour entreprendre de le restaurer un peu. Les premiers instants de dégoût passés, recoudre les pans de peau a été plutôt facile, et même si le résultat reste répugnant a tous points de vue, je ne traîne plus mon épiderme comme un habit en loques.

Une chose cependant m’inquiète: j’ai tenté de faire appel a la magie de la nature, a plusieurs reprises, mais on dirait que j’ai bien plus de mal a la manipuler qu’auparavant. Comme si la nature elle même s’interrogeait sur cet étrange personnage qui tente d’utiliser sa puissance...
Me voila dans une belle situation. Un druide a moitié décomposé, privé de ses pouvoirs, a quelques lieues d’une ville emplie de fanatiques chasseurs de primes.

Je dois tenter de prendre contact avec pratiquants de la magie, pour peu que je retrouve mes contacts, qui ont plutôt tendance a se promener aux quatre coins du monde en quête de nouveau défis. Peut être parviendront ils a m’expliquer les difficultés que me pose mon propre accès a mes pouvoirs, et peut être m’en dire plus sur ma situation.

Cette page est en piteux état. Le papier est froissé, et l'écriture irréguliere, errant sur la feuille a la manière d'un nain alcoolisé.

Je dois rêver...

C'est sans doute un songe, une illusion, ou une manipulation de mon esprit par je ne sais quel démon ou enchanteur.
Ou peut être que ça y est, c'est finalement arrivé. J'ai franchit la fine barrière qui sépare la raison de la folie. Oui, après tout ce que j'ai vu, subit, ce n'est pas étonnant. Mon cerveau a finit par lâcher prise.
Trop de douleur, trop de mort...
Trop de choses qu'un mortel n'est pas sensé voir en une seule vie...

Oui, ça ne peut être que ça. Mais alors, ce que j'écris a t'il encore une utilité? Comment puis je savoir quelle partie de ce que je raconte est réelle, et quelle autre sort de mon imaginaire corrompue. Ou commence la folie, et a quelle point s'est elle emparée de mon esprit?

A moins que...

Partons du principe que ce qui m'arrive est réel. De toutes les manières, au point ou j'en suis, ce carnet est tout ce qu'il me reste, tout ce qui reste de moi...

Autant le poursuivre.

J'ai pu retrouver la trace d'un vieil ami, un magicien de talent. J'évite en général d'entretenir des relations avec ceux qui pratiquent cette magie issue du Néant, mais je dois avouer que les nombreux combats que j'ai livré a ses cotés m'ont apprit a l'apprécier. Même en temps que mage, il a conscience des dangers de ses pouvoirs pour l'équilibre, et tache de les utiliser aussi peu qu'il y arrive, une sagesse étonnante, alors que la plupart des magiciens ne se soucient que d'accumuler une puissance toujours plus importante, peu importe le prix.

Quand j'ai réussit a lui prouver qu'il s'agissait bien de moi, au prix d'une cape réduite en cendres fumantes, il a bien voulu tenter de m'aider. Selon lui, l'enveloppe qui m'abrite, que j'appelais un avatar, est une sorte d'homoncule. En somme, une création magique, créée de toute pièce pour une utilisation bien précise.
Vu l'état du corps, je me demande combien de pièces...

Comme je m'en doutais, il bien incapable de savoir précisément ce qui m'est arrivé. Selon lui, j'aurai plus de réponse auprès d'un démoniste, plus habitué aux questions des transferts d'âme.

Mais, c'est quand il s'est penché sur mes pouvoirs, que tout a basculé.
Je me rappelle encore ses mots...

"Tiens? On dirait qu'il y a comme une sorte de protection arcanique, a l'intérieur de ton corps. Pour faire simple, je dirais que... c'est comme si ta magie, a l'image d'une rivière, était retenue par un barrage, qui en réduirait le flux.
Mmmh, peut être qu'en..."

Alors qu'il terminait son incantation, le ciel s'est assombrit, le soleil radieux soudain dissimulé derrière de lourds nuages de ténèbres, parcourus de zébrures éblouissantes.
Avant que l'un de nous deux n'ai pu réagir, une lumière aveuglante, comme un millier d'éclair, s'est abattue sur nous.

Mais le plus surprenant était ce que j'ai ressenti.
Le pouvoir... la puissance destructrice de la nature dans sa fureur la plus incroyable...
J'avais la sensation d'irradier de magie, le corps débordant d'arcane.

Puis je me suis évanouit.

A mon reveil, le ciel avait retrouvé sa douceur, parcouru de seuls quelques nuages filandreux.
Plus de trace du mage.

Seulement un cratère de plusieurs mètres de diamètre, noirci, et encore fumant, autour de moi.

C’est quand j’ai porté la main a la tête que je les ai vu: les plumes. Des centaines de plumes, recouvrant mon bras, mon torse, et tout le reste de mon corps.

Elune...

(Hihi ! Jolie explication^^. Encoooore ! Neeeed comme on dit^^)

J'ai passé plusieurs jours terré dans la foret, errant comme une bête sauvage, avant de revenir a la raison. C'est assis sur le bord du cratère, d'ou la fumée a enfin cessé de s'élever, que je rédige ces quelques lignes.

Les humains, quand ils parlent de cette Lumière qu'ils vénèrent, expliquent qu'elle leur envoie des épreuves, pour tester leur foi, les rendre plus fort.
Elune a t'elle décidé de tester ma foi? J'ai enduré plus de souffrances ces dernières semaines que dans tout le reste de mon existence. Lui en faudra t'il encore beaucoup avant qu'elle soit convaincue de mon allégeance?

Voila que je parle comme un humain...
La mère Lune a autre chose a faire que de nous tester, nous autres Kaldoreis, qui lui vouons un amour éternel.

Tout ça est l'entière faute de Lehtranak. Et je compte bien faire payer a ce démon mille fois ce qu'il m'a infligé...

Je n’ai pas encore réussit a comprendre précisément ce qu’il s’est passé. Ni a récupérer mon apparence normale. Enfin, normale...
Je suis loin d’être aussi doué en explications arcaniques que mon... défunt ami. Je savais que les chouettards étaient les protecteurs de temples d’Elune, dans les temps originels. Depuis peu, je savais que certains druides, qui avaient fait des recherches dans ce sens, étaient parvenus a retrouver le savoir enfouit qui permettait d’en adopter la forme.

Mais moi... comme si l’énergie d’Elune avait été si intense, si concentrée, que l’homoncule avait réagit en adoptant la forme la plus appropriée. J’ai l’impression que mon corps est un nuage de tempête, prêt a libérer la foudre élémentaire a moindre geste.

Je dois me concentrer... si j’ai pu adopter cette forme, alors je peux la quitter, comme n’importe quelle apparence animale. Reste a savoir si j’en suis capable.

Ensuite, il faut que je pense a prévenir les LunArgents. Je ne sais pas depuis combien de temps j’ai disparu, ni même s’ils sont encore en vie. Je dois aller a Forgefer...

(Un peu court aujourd'hui, "Tant de choses a faire, et si peu de temps"
Note: désolé pour ceux qui prennent le recit en cours de route, vous devez etre un ti peu perdus.

Spectres de Lamelune est un scenario que j'ai lancé il y a... houla, plus d'un an ><
Si vous voulez en savoir plus, tout est Ici )

Deux semaines ont passé avant que j'arrive a nouveau a ouvrir ce livre...

Ne parvenant pas a retrouver Arithel, le mage qui m'avait... libéré, j'ai dressé une tombe, au pied de la tour. Dans le meilleur des cas, il reviendra en grommelant sur le fait qu'on honore pas les vivants. Dans le pire, et bien... la tombe aura on utilité.

La mauvaise nouvelle, c'est que je suis toujours enfermé dans cet espèce de cadavre animé qui me sert de corps. J'aurais tant voulu écrire ici que tout était terminé...
Enfin, il y a au moins un point positif. Ces jours passés reclus m'ont permit d'apprendre a maîtriser cette source de puissance. C'est assez impressionnant a faire. Comme si vous vouliez enfermer un éclair dans une boite, puis user de sa force.

Le choc passé, j'ai enfin réussit a retrouver une apparence... humanoïde.
Étrangement, alors que je recommence a sentir le pouvoir de la nature lorsque je suis sous forme d'homoncule, j'y suis totalement imperméable lorsque j'adopte la forme d'un chouettard. Mais bon, je suis certain que j'arriverai a trouver une utilité aux arcanes que je maîtrise. Je pense a un certain démon...

Je n'ai pas encore tenté de quitter le corps, pour me réfugier a nouveau dans l'amulette. Au fond, je pense que je crains de ne pas le retrouver, ce sac d'os bien utile. L'avantage, c'est que je continue tout de même a percevoir ce qu'il se passe autour. Assez choquant, au début, d'avoir l'impression d'être a deux endroits en même temps, mais le temps aidant on s'y fait.

Isnarel m'arbore autour de son cou, comme le plus précieux des bijoux, me réconfortant de mots doux.
Le seul îlot de paix dans l'enfer que je vit.

J'ai avertit les membres du clan de mon retour, même si je préfère que ça reste entre nous.
Ce qui m'inquiète, c'est que la lame n'a visiblement pas fait d'autres victimes. Ma petite soeur semble se porter le mieux du monde, les discussions quant a sa tenue... légère en ville allant toujours bon train.

Par contre, il parait que mon corps repose dans l'auberge de Southshore. Une magnifique nouvelle, si on excepte le fait qu'il est couvert de symboles démoniaques gravés dans la chair, et que... je me demande comment il fait pour même marcher, alors que... et bien, je ne suis pas dedans.

Ça mérite d'aller y faire un tour.

J'ai enfin atteint Hautebrande.

L’été a rendu les arbres incroyablement verdoyants, depuis ma dernière visite, transformant le paysage enneigé en un havre aux couleurs apaisantes.
Mon seul regret est sans doute de ne pas ressentir la caresse du vent, ni le doux parfum de la nature...

Arrivé a la taverne, j’ai demandé a l’aubergiste ou etait l’elfe étrange qu’on lui avait ramené.
L’homme m’a jeté un regard désapprobateur, avant de m’expliquer qu’il s’était tout simplement « fait la malle ».
En même temps, j’aurais du m’en douter...

Visiblement, en arrivant au matin, le corps n’était plus la, et des traces de brûlure parsemaient la pièce, comme si la foudre était venue elle même faire une visite a l’étrange locataire.
Du coup, je me suis retrouvé a payer la chambre, aussi choqué qu’ai été l’aubergiste il n’en a pas perdu le sens des affaires.

Me revoilà au point de départ, donc...

J’en ai profité pour retourner sur l’île de Fenris, ou j’avais été emmené.
A mon grand regret, ou peut être soulagement, la citadelle est presque vide, a présent. Quelques charognards se disputent les cadavres des gardes a l’apparence monstrueuse de la forteresse. Je comprends ce que voulaient dire les membres du clan, quand ils parlaient d ‘ « expédition de sauvetage musclée ».

Plus de corps... plus de trace de Lehtranak ou d’un de ses serviteurs, comme s’il s’était volatilisé...

Me voila bien avancé...

(Et la suiteheuuuu )

(Mouarf, toutes mes excuses. Avec mon demenagement, j'ai du mal a trouver du temps et surtout de la concentration, donc je prefere encore ne rien ecrire quelques jours que de pondre un truc baclé et moche (comme quelques passages precedents, hem ).
Je devrais m'y remettre serieusement en fin de semaine, pour enfin mettre un terme a cette histoire )