Il est parfois des mots...

« Il est parfois des mots…. »

Shaana écrivait lentement, en s’appliquant. Son coeur était lourd, rempli d’une profonde amertume, sans qu’elle puisse se l’expliquer. Il l’avait blessée. Peut être sans s’en rendre compte, elle l’ignorait.

Elle ne s’expliquait pas cette peine qu’elle avait ressenti en entendant ces quelques mots sortir de sa bouche. Il avait dit autre chose après, elle n’avait pas entendu, les mots étaient brouillés. Ou peut être, le comprenait elle trop bien… Un instant, la rage remplaça la peine. La rage contre elle même, cette rage d’impuissance contre des sentiments qu’on ne contrôle pas. Comme autrefois, la même rage, la même révolte contre la douleur.

« Il est parfois des mots qui font plus mal… »

Elle avait mis son cœur dans ce cadeau, dans ces quelques fleurs, et lui, il l’avait comparé à celui de cette petite humaine, rabaissé à un simple bouquet de fleur, des fleurs sans âme. Il ne l’avait pas comprise, ou alors, il se jouait d’elle. Ca aussi elle l’ignorait.

Il lui avait montré des endroits où la magie du rêve rejoins la réalité, où Terre Mère se pare de ses plus beaux atours pour charmer le regard et forcer le sourire. Il l’avait emmenée sur des sentiers qu’il avait déjà foulé, la faisant marcher dans ses pas, charmant son cœur peu à peu.
Elle avait rougit à ses flatteries, sourit à sa douceur.

Elle avait aimé le suivre sur ces terres inconnues, combattre à ses cotés. Elle n’avait ressenti aucune crainte, pour une fois, elle n’avait pas ressenti cette peur qui noue les entrailles et donne des sueurs froides en attendant le baiser de la Dame noire. Elle lui avait fait confiance.

« Il est parfois des mots qui font plus mal que des lames… »

Pourtant quelques mots prononcés, et le rêve s’était évanoui, la lame était entrée… à moins que ça ne soit une flèche…

Shaana replia la lettre avec soin, avant de la glisser dans la fente de la boite à lettres.
Le comprendra t elle mieux, à leur prochaine rencontre ? Qui es tu Takaris ?