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 Naëlcya

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Naëlcya
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Naëlcya


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MessageSujet: Naëlcya   Naëlcya EmptyVen 24 Mar à 18:41

La Cathédrale était bien plus belle en ce jour, les portes étaient grandes ouvertes, laissant les rayons solaires s'épanouire dans l'enceinte sacrée. L'Archevêque se tenait devant l'autel, alors qu'autour de lui, des hommes en armures dorées restaient immobiles, silencieux, comme de ces statues de pierre auréolant la ville humaine.

C'était un jour comme les autres pour les citoyens de Stormwind, et c'était un jour à marquer d'une pierre blanche pour ceux qui allaient aujourd'hui être ordonnés.

Cinq Apprentis paladins étaient à genoux devant le Représentant de la Lumière et ceux des forces armées. Cinq jeunes gens portant une armure bleutée, une cape blanche et une arme émoussée, de cérémonie.

Ils gardaient la tête baissées, le casque apposé au sol, les yeux clos, attendant la fin du chant qui allait enfin les ordonner Paladin de la Lumière.

Bénédictus commença alors une sorte de discours qu'il avait mainte fois prononcé, mais elle n'écoutait qu'à moitié. La jeune femme à la longue chevelure blonde, ramenée en tresse, essayait de ne bouger membres. Elle ne se sentait pas préssée, elle ne se sentait pas à sa place. Elle espérait que celà se finisse vite, sans trop de palabre et de cérémonie. Elle releva un peu la tête, visage qui était parcouru d'un long bandeau blanc, à peine taché par le sang, cachant ce qui devait être ses yeux.

Le bourdonnement qui s'évertuait à ses oreilles lui donna une douleur à la tempe, elle rabaissa la tête aussi vite qu'elle l'avait levé. Une main au sol, l'autre sur son coeur, elle attendit.. attendit.. attendit encore.

Elle ne savait réellement combien de temps était passé entre son entrée et ce moment précis où elle se releva. On avait prononcé son nom, suivit d'Honnorable Membre de la Lumière, mais elle n'en avait réellement cure.

Quand tout fut finit, elle fit un salut militaire, froid et détaché en direction de ces anciens Maîtres et en direction de l'Archevêque, et ses pas la menèrent en dehors.

Respirant un grand bol d'air frais, la Paladine nouvellement ordonnée soupira. Elle portait encore les stigmates de sa dernière phase d'Apprentie. Elle était partie il y a plusieurs années dans les froideurs de Winterspring, elle avait perdu des compagnons qui auraient pu être ici aujourd'hui, elle avait perdu la vue...

" - Mademoiselle Winterdom.. "

La Paladine tourna son visage aux yeux bandés du côté de la fontaine et de la voix.

" - Comment vous sentez vous à présent, et comment va votre fille ?
- Bien Monseigneur Bénédictus.

- Je suis heureux de l'entendre. Vous voilà donc Paladine, je suis enfin heureux de vous accueillir au sein de mon église. A présent, allez donc vous reposer.
- Oui Monseigneur. Permettez que je me retire.
- Permission accordée. "


Âgée à l'époque de vingt-deux ans, celle qui fut ordonnée Paladine, uniquement par le drame de la mort d'une dixaine d'Apprentis, et non pas par ses compétences, s'éloigna, bourdonnement toujours en tête.


- Stormwind de Nos jours -

" - Dame Winterdom !! "

Sursautant brutalement, la Paladine se retourna d'un geste sec, ses yeux mis-clos, d'un bleu azuré se posant sur la personne qui venait de la hêler.

" - Loerys ? Loerys Forbank ?
- Oh je ne pensais pas vous retrouv.. Vous avez recouvré la vue Dame ?!
- Que.. je.. Oui, enfin c'est une longue histoire mêlée d'intrigue pas très interessante et de personnages attachants. "


La Paladine esquissa un sourire, quelques traces se formant au coin des yeux.

" - Je suis tellement heureux de vous revoir ! Celà fait si longtemps.. depuis, hum, depuis qu'on a été ordonné je crois, je vous pensais morte !

- Heureuse de vous faire plaisir Sir Forbank. Nous voilà deux Paladins marqués par l'âge à ce que je vois.
Ajouta t-elle en remarquant quelques mèches blanches dans la chevelure de l'homme.

- Plus vieux que vous ! Celà vou fait quel âge ?! Oh.. mes excuses, je sais que ce n'est pas très poli de demander l'âge d'une Dame de votre ranc.

- Oubliez un peu la noblesse, politesse ou pas, on est de vieux amis, heu.. ca me fait ving-sept ans je crois, et des poussières, au milieu de toutes les donzelles de Stormwind j'ai l'impression d'être une vielle peau !

- Aucunement ! On va parler du bon vieux temps devant un verre de lait ? Je n'ai pas oublié, vous ne tenez pas l'alcool !

- Je vous suis Sir Forbank ! Allons donc finir les caves de lait du Solitaire... "
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Naëlcya
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MessageSujet: Re: Naëlcya   Naëlcya EmptyVen 24 Mar à 22:30

Une jeune fille courrait dans les rues de Stormwind, un bouquet de fleur à la main. Elle se dirigeait vers la cathédrale à grand pas, alors qu'une cérémonie se préparait. A peine âgée de dix ans, l'enfant essayait de ne pas tribucher.

La chevelure de blond bouclée était attachée par un bijoux dorés, une petite fille de la Haute Société.

Elle s'arrêta devant les marches de l'immense bâtiment. Des hommes en armes étaient à genoux devant un officier. Celui-ci auréolé d'or et de blanc finissait un long discours.

Les prunelles pleines d'étincelles, l'enfant sautillait presque sur place alor qu'un des hommes à genoux tournait un regard bleu foncé sur elle dans un sourire amusé.

La cérémonie pris fin et les Paladins s'étaient levés, une main sur le coeur, murmurant quelques mots avant de se désorganisés complètement dans le brouhaha de différentes femmes qui venaient leur sauter au cou.

Une main se posa sur l'épaule de l'enfant qui tourna ses prunelles bleus vers les hauteurs, une femme la regardait en souriant, les traits fins malgrès cette expression d'inquiétude qui la pesait depuis plusieurs jours. La chevelure de la femme se racordait à celle de l'enfant.

Et l'homme au regard bleu vint les rejoindre. L'enfant courut vers lui et tendit le bouquet de fleurs presque fanées en sa direction.

" - Papa, tiens, c'est pour toi, pour te protéger grand-mère elle a dit. "

Un sourire posé se créa sur les lèvres du Paladin en armure complète. Les plaques dorées se fondait à une longue cape blanche qui cachait à peine un large fourreau aux enluminures blanches. Il passa une main dans sa brune chevelure coupée courte et souleva l'enfant dans ses bras.

" - Je suis sûr qu'elle me protégera Nael. Et toi, tu protégeras ta maman n'est-ce pas ?"

Le regard des deux adultes se croisèrent, l'inquiétude s'y lisait. La femme baissa les yeux tandis que l'enfant, innocente serrait son père comme si c'était la dernière fois qu'elle le voyait.

Silencieux, il posa sa fille au sol, glissa une main sur le visage de son épouse et posa ses lèvres sur sa joue, ils partageaient un instant particulier.

L'enfant serra la main de son père qui finit par la lacher. Il murmura quelques mots à sa fille et à son épouse. Il était un des officiers Paladin, un des Sous-Maîtres, il dirigeait à peine quelques hommes, il avait l'expérience des champs de bataille, et pourtant, il semblait inquiet. Inquiet car s'était la première fois qu'il devait laisser une réelle famille derrière lui, lui qui avait formé cette famille bien trop tard pour pouvoir en profiter.

" - Il va revenir papa hein ? "

Le silence de sa mère était pesant, elle prit la main de sa fille pour l'éloigner de la Cathédrale, là où de nombreux paladins se préparaient pour aller occire les nuances de Fléau dans des terres inconnus pour une enfant.

C'était la dernière fois qu'elle le voyait.

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" Je pars demain. "

Vêtue d'une armure bleue, celle qui était enfant, était devenue une adolescente à la chevelure ramenée sévèrement en arrière. La femme qui la regardait avait vu les années passées, dépourvue de bras forts pour la soutenir. Un soupir s'échappa de ses lèvres marquées par le temps.

" Tu as choisi ma fille, je t'ai toujours soutenu dans tes choix. "

La jeune fille alors âgée de 16 ans, hocha la tête en tenant sous son bras, un casque d'une piètre facture. L'équipement qu'elle portait, n'était que le prémisce d'un futur pesant pour la famille. Elle allait devenir Paladin.

La jeune fille plissa son regard dur et embrassa la tempe de sa mère tout en lui murmurant " Je vais revenir maman.. Moi je vais revenir.. "

Les rapports étaient tendus entre elles. Toujours très tendus. Et la porte se referma sur une mère écroulée des choix de son enfant.


Dans les couloirs de la Cathédrale, plusieurs apprentis Paladins attendaient les derniers arrivants. Naelcya en était une, elle arriva presque en retard sous le regard amusé du Paladin qui était alors son Maître. Elle détourna les yeux de ses compagnons et écouta le discours fait tout particulièrement à leur intention.

" - Bienvenue mes Apprentis, aujoud'hui commencera un long voyage jusque Winterspring. Là-bas, nous continuerons votre apprentissage, contre le froidet le blizzard. Finissez de vous préparer, et nous partons. "

La paladine grimaça longuement, une main posée sur son bas-ventre. Mais rapidement, elle reprit contenance.

Et le chariot d'Apprentis tirés par trois Maîtres étaient partis pour les froideurs de Kalimdor.

Le voyage fut rude et long, parsemés d'embuches. Les nuits étaient froides, les réveils difficiles pour de nombreux apprentis.

Et l'arrivée à Winterspring se précisa.

----------------------------------------------------------------------------------
Celà faisait presque un mois qu'ils campaient là. Dans un immense ravin à peine baigné d'une lumière protectrice. Le camp était sans cesse attaqué par les créatures les plus étranges que Naëlcya ait vu.

La plupart portait une armure noire et sanglante, des casques à cornes térrifiantes.

Pourtant, peu de bléssures n'étaient à déplorer. Souvent, alors, les Maîtres Paladins se réunissaient afin de choisir le dernier jour qui verra les paladins à Winterspring.

Si ce n'était le froid mordant qui les prenait de court, c'était les muscles douloureux par le travail. Nettoyer leurs armures, leurs armes, couper du bois, s'occuper du camp.

Aucun des apprentis n'auraient une seule fois supposer faire ce genre de tache. Mais la blonde apprentie appréciait ces maneuvres manuelles. Fille de la Haute société, elle ne savait pas laver un linge, ou même récurer une marmitte en terre cuite. Elle apprenait bien vite.

Le temps passa encore sous l'égérie d'un hiver mordant, le retour à Stormwind ne devait pas tarder. Enfin, c'était ce qu'espérait tous les apprentis, complètement épuisés par le train de vie qu'ils menaient.

" Regardez dans les profodeurs de votre âme. Usez de la force de vos membres et de votre cerveau. Comprenez que c'est vous qui servez la Lumière, et pas le contraire. "

L'éternel discours de l'homme à la chevelure poivre et sel, imberbe, alors que quelques petites rides se révelaient au coin d'un regard sombre et pourtant chaleureux.

Naëlcya le connaissait que trop bien, elle ne pouvait détacher son regard de cette prestance. Cette envie, de devenir comme lui.. ou de lui simplement.

Et la nuit tombait vite sur les montagnes toutes de blancs vêtues. Et les Apprentis se couchaient après une dure journée.

Ceux qui étaient de garde ce soir là, n'eut même pas le temps de comprendre ce qui se passait. Leur corps sans vie tapissait le sol vêtu d'un manteau rouge à présent.

Le silence était terrible.. et un hurlement de guerre. Une attaque.. Ici ? Pourquoi ? Dans sa tente, la paladine mit la main sur sa pauvre épée à deux mains, ne sachant réellement comment l'utiliser sur le moment.

Tout le monde hurlaient au dehors.. elle ressentit cette préssion terrible qui suivait une peur phénoménale.

D'un geste de la main, elle essaya de relever le tissu de la tente sans se faire remarquer, et l'action se passa si vite qu'elle n'eut le temps de crier.

Une main vint lui saisir brusquement le poigné, l'entrainant au dehors. C'était Marshal, l'un des Maîtres paladins, elle tourna la tête derrière elle, les corps sans vie tombaient au sol.. elle n'avait jamais été dans cet autre monde.. celui où le silence était roi.. celui où tout se passait si lentement que chaque détail comptait.

Le dernier regard d'un ami.. la main de son Maître Paladin...le père de l'enfant qu'elle allait mettre au monde..

Et une douleur.. un hurlement.. des dents.. quelque chose de vert.. et tout tourna plus en vite, en accélérer. Le bout d'une épée tranchante entrant dans sa chair, de part en part, et le noir.. et les cris.. et.. plus rien.


------------------------------------------------------------------------------------

" - Derian ! "

Un hurlement perçant. La douleur était reine, elle se sentait paralysée dans ce lit, les draps portaient pourtant une douce odeur de lavande.. ou de menthe.. Dans ce hurlement, l'Apprentie paladine s'asseya, automatiquement, ses mains se portèrent sur son visage..

Douloureux, en feu, comme si une multitude d'insectes venaient se ravitailler de sa chair, elle sentit du tissu.. là sur ses yeux, elle essaya de l'arracher.

Une voix finit par étrangement la calmer.

" - Damoiselle Winterdom.. N'enlevez pas vos pansements.. la plaie risquerait de s'infecter encore une fois. Tenez.. buvez ceci.. la douleur s'évanouira un moment. "

La gorge sêche, elle essaya de prononcer autre chose que des gémissements incompréhenssibles, mais rien, aucun mot ne s'évadait de sa gorge, et c'était un liquide chaud qui y pénétrait.

Liquide qui s'écoula dans son estomac et semblait réchauffer tout son corps.

" - Damoiselle, votre mère va bientôt être prévenue de votre réveil.. celà fait presque deux mois que vous êtes en sommeil.. comment vous sentez vous ?

- O..o..où.. suis..

- Chut.. je vais répondre à votre question.. vous êtes dans la Cathédrale de Stormwind, dans une chambre affrétée aux victimes de guerre.

- Gu..

- Oui.. Damoiselle, vous souvenez vous de quelque chose ?

- No..non..

- Bien.. reposez vous.. nous en reparlerons plus tard quand votre mère sera présente. "

Et ce liquide qu'elle croyait apaisant, rendit ses muscles un peu plus souples, elle se sentit voler.. puis plus rien.. le sommeil regagna son coeur.
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MessageSujet: Re: Naëlcya   Naëlcya EmptyVen 24 Mar à 22:30

Quand elle s'était réveillée, elle se sentait déjà mieux. La douleur à son visage avait disparue, du moins pour un temps.

Une main glissa sur son ventre. Il était rond. Elle ne savait plus depuis combien de temps l'enfant grandissait en son sein. Et elle aurait, finalement, préféré oublier son passé.

Ses rêves étaient souvent peuplés des images de Winterspring. Mais aucune scènes ne lui paraissait pénible. Elle voyait la neige, elle ne voyait pas de sang, elle pensait à son père, à sa mère.

Une main se posa sur son front, chaude et douce, protéctrice, aimante.

" - Naëlcya.. "

Entendre cette voix était un soulagement et un fardeau, quelque chose dont elle rêvait mais qui semblait impossible. La voix d'une mère éffondrée, apaisée et en même temps soulagée, et déçue.

" - Mère..
- Monseigneur Bénédictus s'occupe de tes yeux.. Tu as des forces mon enfant ?
- Un peu.. "

Il était difficile de s'asseoir sur le lit de plume d'oie, mais elle s'aida du bras fatigué d'ue mère qui n'osait pas la regarder.

Les douleurs abdominales lui étaient pénibles, au vu de l'était de son ventre, elle accoucherait dans peu de temps. Depuis quand était-elle allongée, entre rêve et réalité ? Elle n'aurait su le dire. Elle ne voulait pas le savoir.

Pour la première fois depuis des mois, elle posa un pied au sol, un sol gelé. Mais c'était se mettre debout qui lui était le plus pénible, ses jambes flagellaient, et ne pouvaient la porter. Elle abandonna.

" - Je ne sens plus mes jambes..
- Monseigneur Bénédictus m'a prévenu de ceci. Il faut essayer ma fille. Il faut essayer. "

Une voix maternelle enrouée, une main posée sous son bras et la Paladine se leva. Un pas de l'avant lui paraissait un sacrifice énorme. Sa chevelure à l'époque coupée plutôt court, retombait patiemment le long de son dos en nape solaire et finissait par atteindre le bas de ses reins.

Sa peau était d'une pâleur terrifiante, elle n'avait pas vu le soleil depuis des mois.

Mais le pire.. était ses yeux. Remarquant finalement que le bandage avait disparu, elle essaya d'ouvrir les paupières.

La douleur siffla, comme de ses nuées électriques qui vous parcourent un corps tout entier sans s'en échapper. Et quand ce calvaire fut finit, c'était pour mieux comprendre son mal. Le noir complet.

Quand on a vu, petite fille, des fleurs blanches dans les champs, les danses de femmes pendant les fêtes, la couleur d'une pomme mure, il est presque impossible de comprendre ce qu'est le noir complet.

Elle hurla, terrifiée, et ses jambes lâchèrent.

Par un heureux hasard, un bras fort la retint, avant qu'elle n'aille s'écraser sur le sol.

" - Naël.. Je suis désolé.. viens t'asseoir.. "

Elle n'entendait plus rien, la seule chose qui transparaissait dans son expression figée était ce terrible pressentiment de chute libre. Ce moment où vous êtes persuadé que votre vie s'écroule, s'éffondre à tout jamais.

Le pire fut quand elle se rendit compte.. qu'elle ne verra sans doute jamais le visage de l'enfant qu'elle mettra au monde.

Et ce fut des journées de pleures, de larmes, de dénégations au vue de la nourriture qu'on lui amenait. Un amaigrissement certain, une âme détruite.

Le seul être qui ait réussi alors à sauver l'Apprentie Paladine fut l'Archevèque. Aimant comme le père qu'elle avait perdu. Il lui racontait tout, de ses journées, sans qu'elle ne l'écoute pourtant. Il lui chantait les saveurs, les odeurs et ces bruits si adorables que même l'ouïe la plus grossière pouvait entendre.

Il lui fit alors comprendre que perdre un de ses sens n'était pas un fardeau mais une bénédiction. Il réussit à lui faire comprendre que ce n'était pas le visage de son enfant qui était le plus important.. mais le contact de sa peau.. l'écoute de son coeur.. l'odeur de ses mains.

Et c'est ce qu'elle mit en oeuvre le jour où, elle metta au monde une magnifique enfant, nommée Almariel. Elle avait alors 15 ans.

-------------------------------------------------------------

" - Tu as voulu être Paladin Naëlcya Iriel Winterdom ! Tu as voulu suivre les traces de ton père ! Et voilà aujourd'hui ce qui arrive ! "

La Paladine baissa la tête, un long bandage de soie apposé sur son visage, seule ses lèvres étaient visibles et pincées. Sa chevelure autrefois parfaitement coupée aux épaules, retombaient en mille lambeaux le long de ses reins.

Devant elle se tenait une femme austère, à la chevelure blanche, aux traits froids et au maintient droit, noble, sans équivalent. La femme la jaugeait, les yeux bleus plissés.

" - Et tu veux continuer ! J'ai honte que tu portes notre nom ! Ton père aurait eut honte de toi ! Sa propre fille ! Aveugle et mère sans être mariée ! J'aimerais te renier Naëlcya Iriel Winterdom ! Mais je reste ta mère ! "

Les mains de la paladine se nouèrent, ses muscles tendus, elle ne disait rien, totalement dominée par Elea Winterdom, celle qui était sa mère et qui le sera à jamais.

" - Je ne veux pas entendre parler de cette enfant ! De ce Paladinat ! Je ne veux plus rien entendre de ta bouche ! Fais ce que tu souhaites ! Je m'en fiche royalement. "

Et la porte claqua brusquement aux oreilles de la paladine, un soupire s'échappa de ses lèvres, elle se laissa tomber sur son siège. Bonjour les réprimandes.

Quelques minutes passèrent avant que la porte s'ouvre de nouveau, les bruits de pas, de plusieurs choses retombant sur du bois sûrement et une voix calme.

" - Votre mère est une furie Damoiselle Winterdom, elle a failli brisé les plus beaux oeuvres de l'Eglise en passant dans le couloir, elle a même fait trembler la cathédrale en claquant la porte. Je n'aimerai pas être à votre place.
- Moi non plus, je n'aime pas être à ma place..
- Elle vous aime, il me semble, m'enfin, son affection est assez.. Libérée. Monseigneur Bénédictus vous a prévenu du pourquoi de ma présence ici ?
- Oui frère Joshua, il m'a prévenu..
- Parfait ! Alors nous allons pouvoir commencé ! Comment se porte vos yeux ?
- Ils brûlent.
- Ah ca je l'imagine bien, mais la Lumière est clémente ! Elle vous rendra la vue !
- Non.. "

Le silence fut pesant, visiblement, la réponse de la paladine surpris l'homme d'église.

" - Mais.. Voyons Damoiselle Winterdom, la Lumière fait beaucoup de choses !
- La Lumière aurait pu empêcher ma cécité, où était la Lumière quand mes frères d'armes sont morts. Où était la Lumière quand mon père fut réduit à rien sur un champ de bataille, où était la Lumière quand ma mère, éffondrée, refusait même de manger... Elle était où ?! "

La paladine entendit l'homme d'église déglutir. Elle lança ses mains dans les airs.

" - Où était la Lumière quand Lordaeron fut prise ! Où était la Lumière quand Uther persdit la vie ! Elle était où Frère Joshua ? Tant de morts tous les jours, et vous, vous priez une Lumière absente !

- Damoiselle Winterdom.. Vous délirez.. Je pense repasser tout à l'heure... Vous feriez mieux de vous reposer..

- C'est ca ! Je vais me reposer ! J'adore ca ! Et dites à la Lumière que je ne veux pas de son aide pour ma guérison ! Dites le lui ! "

Comme une enfant, elle se recroquevilla sur le lit qu'elle venait de rejoindre avec difficulté. La porte se referma, et elle se retrouva seule une fois de plus.. Elle savait que Bénédictus serait au courant des blasphèmes qu'elle avait pu faire, et qu'il viendrait remettre les points sur les I.

Ronchonant dans un coin, elle commença à gratter ses plaies, loin de là une bonne idée. Enfermée depuis des mois sans voir le soleil, elle avait l'impression d'une prisonnière. Et ce n'était pas de la considération qu'on lui apportait, c'était de la pitié dûe à son rang. Non.. Pire, de la pitié dûe au rang de son père.
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MessageSujet: Re: Naëlcya   Naëlcya EmptyDim 26 Mar à 15:54

Le silence dans les abres, un sentiments de solitude profond habitait tout être qui pénétrait dans ce lieu souillé.

Sur son destrier, la Paladine restait silencieuse. Le canasson connaissait le chemin depuis qu'elle venait fréquemment. Chaque pierre semblait murmurer quelque chose. Chaque arbre semblait gémir au passage du vent.

Elle était là, parce qu'elle n'avait plus de choix. Elle savait qu'Il n'était pas loin et qu'Il l'attendait.

Une fois que le destrier se fut arrêté au milieu des arbres, elle essaya d'en descendre sans trembler. Le moindre bruit la rendait totalement paniquée. Elle n'avait pas le droit de venir avec la moindre arme. Et elle devait toujours porter qu'une seule et unique robe, de rouge complet, comme le sang, celle qu'Il aimait tant.

Quand son cheval commença à hénnir, elle comprit qu'Il n'était pas loin, et quand cette main glacée se posa sur son dos, elle sursauta dans un cri d'éffroi.

" - Ce n'est que moi... Du calme mon ange.. Que moi... Tu es en retard...
- J'étais occupée...
- Tu es en retard.. je t'ai déjà dis.. PAS de retard possible ! "

Et il fit lentement entré ses ongles dans la chair tendre. Elle se pinça les lèvres.

" - Arrête..
- Non.. Ce soir.. j'ai pré..paré. Un repas. Pour toi.. et pour moi.. comme avant.. tu te souviens...?
- Oui.. "

La chose froide lui pris brusquement la main et tira sans ménagement vers un endroit dont elle ne connaissait pas la destination.

" - Oh.. l'odeur.. je sais.. mon dinner.. est moins frais.. que le tiens mon amour. Mais.. Je n'ai.. pas trouvé.. de corps.. plus.. en état.. oh.. mais.. tu trembles ! "

La Paladine semblait devenir une feuille. Elle ne voyait rien, mais elle Le sentait. Aussi écoeurant qu'un corps en décomposition.

" - Tu.. passeras.. TOUTE la nuit.. avec moi.. hein... Sinon ! Oh oh ! Regarde ! Oh c'est vrai.. tu as perdu.. tes.. beaux.. yeux.. bleus.. mais ! Non ! C'est do.. do.. dommage.. Que tu ne.. puisses.. pas.. voir.. ce.. paysage.. si beau.. comme AVANT ! "

Pétrifiée, elle se laissa faire quand il la jetta au sol d'un geste finalement, pas très amoureux. Elle entendit un bruit de succion puis plus rien.

" - J'ai.. préparé AUSSI une.. couvert..ure.. pour toi.. pour que.. tu me.. serres toute la nuit.. comme AVANT ! Je t'aime.. tellement.. "

Les larmes étaient depuis longtemps écoulées, elle hocha la tête alors qu'il l'attrapait par les cheveux pour la faire s'allonger.

" - Petite.. poupée.. a.. MOI.. fais.. ce que.. je te dis.. sinon.. Almariiiiiellll va connaître.. les.. pires.. années.. de sa vie.. Oh mais ! On.. pourrait être une famille.. famille.. comme avant NON ?!"

Sa voix était perdue dans les méandres de sa gorge.. et au moment où elle l'ouvrit elle senti une main se posée sur ses lèvres. Et une douleur à son cou. Elle allait restée éveillée toute la nuit pour... ne pas faire de cauchemard. Elle savait qu'Il était là, et qu'Il ne la laisserait partir qu'au petit matin..

Alors, au milieu de la nuit, après qu'il se soit endormi, rassasié par son dinner, elle s'était recroquevillée contre un arbre.. attendant avec impatience un soleil qui tardait à se réveiller.

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Comme chacune des nuits que créaient cette absurdité qu'était devenu le monde, la Paladine allait rejoindre celui qui était le père de sa fille. Elle n'avait pas le choix, elle se montrait à lui, ou il allait trouver leur enfant. Et la Paladine ne voulait pas que sa fille sache ce qu'était devenu son père. Un être dont la chair n'était que décharnement, un être mort, un Réprouvé.

Elle arrêta sa monture à côté d'un arbre, ses yeux commençaient à revoir les couleurs vagues et des étranges formes dansaient dans la pénombre, et la silhouette courbée se présenta à elle.

" - Bon..SOIR ! Mon coeur ! "

Naëlcya soupira et s'inclina simplement, ne sachant plus comment le saluer. Un amour vache comme on le dit si bien, elle qui voulait montrer une vie normale, calme et de princesse.

Le Réprouvé qu'était devenu Derian Marshal, l'ancien Maître Paladin, tendit sa main de l'avant avec brutalité pour enlacer le cou de la paladine.
Celle-ci essaya d'attraper un air qui s'échappait de son corps et qui n'y entrait plus.

Pour la première fois, les pupilles bleutées et voilées s'étaient rabaissées sur le Réprouvé, et celui-ci dans un cri éffroyable lâcha son étreinte et recula.

" - TU VOIS ! NON NON ! Impo.. SSIBLE ! Regarde pas ! Regarde pas ! "

Il posa ses mains décharnées sur son visage et ses orbites vides. Marmonnant

" - Regarde pas ce que je SUIS devenu ! NON ! Aveugle.. Tu étais.. a.. VEUGLE ! Ja..mais. Jamais.. tu n'as PAS le droit de me RE..garder ! "

La paladine recula contre le tronc d'arbre, la fureur qu'était devenu le Réprouvé la fit hoqueter. Elle essaya finalement de s'échapper, courant à l'opposé de la créature.

Malheureusement, sa vue n'était pas encore en état, et il faisait si sombre.. Apeurée, elle se cogna à un arbre quand la main décharnée lui attrape brutalement le bras, serrant sa chair pour la bleuir.

Il tira vers l'arrière, faisant faire demi-tour à la jeune femme qui referma brutalement les yeux, son corps partait de l'avant sous la poussée violente de l'être. Il la bloqua ventre contre le sol avec brutalité.

" - NON ! Reste.. LA ! Non.. ma Be..LLE.. tu vas rester là.. et.. je vais.. m'occu..PER.. de toi.. tu ne ME verras PLUS... jaMAIS... "

La voic saccadée était devenue complètement hystérique, elle essaya de se retourner pour frapper dans les jambes du Réprouvé, mais le pieds de celui-ci s'était posé sur son dos dans un sinistre craquement et la Paladine sentit les os de son dos se briser.

Inccapable alors de se relever ou de faire le moindre geste, elle sentit son corps basculer sur le dos. Ele étouffa un râle de douleur quand il la traina au sol, en la tirant par un pied.

" - T-t-t-t... ne TE débats pas mon COEUR.. Oh.. depuis que.. Oh.. depuis que je.. suis CA.. oui.. oui.. on m'a appris des.. CHOSES interessantes.. dans cette cité MAUDITE.. oh oui.. je vais te montrer.. comme ca.. tu ne me verras PLUS jamais !!! "

Il la traina, un long moment, alors qu'elle tentait désespérément de se débattre. Elle aurait tout donner pour avoir une arme sous la main, mais la douleur de ses lombaires était telle, qu'elle ne savait si elle aurait pu user de la force de ses bras.

La torture s'arrêta à quelques mètres, après que sa tête se soit cogné à plusieurs reprises contre les différentes roches qui tapissaient le sentier de terre de la Forêt des Pins Argentés.

Elle sentit la froideur du corps du Réprouvé, il la soulevait pour la pousser contre le tronc d'un arbre.

" - J'ai TOUT ce qu'il.. me FAUT.. hé.. mais.. huM.. oui oui. "

La paladine essaya de ramper sur le côté, mais un brave coup de pied l'en dissuada. Elle n'était pas un héro.. elle n'était pas un guerrier.. elle n'était qu'une Paladine au corps douloureux face aux différents coups qui finiraient à un moment par l'assomer. Elle était complètement apeurée.. tremblante.. immbobile.. sous la force de l'être qui la martellait.

Quand il sut enfin, que la jeune femme ne pourrait plus s'échapper ou se défendre, il posa ses mains sur ses joues, collant son visage putréfié contre le sien.

" - Re..gaRDE uen DERNIERE fois ! CE que tu as FAIT de moi... Tu as.. laissé mon corps.. là bas.. sans me BRULER.. et.. je me suis réveillé.. tu sais.. que c'est de ta faute ! n'est-ce PAS ?! "

Elle marmona quelque chose d'incompréhenssible, hocha prudemment la tête.. et resta immobile. Les mains du réprouvés serrèrent son visage et les pouces s'approchèrent de ses yeux pour en caresser la paupière avec un amour qu'elle n'aurait cru reconnaître. " Je t'aime... " La douleur au coeur était de se rendre compte que cette voix.. c'était celle de l'homme qu'elle avait connu..

Et les pouces s'enfoncèrent brutalement dans les orbites de la jeune femme qui hurla dans la pénombre, le sang s'écoula des orbites. Elle essaya de se défaire, mais il la préssait contre le tronc de l'arbre.. puis contre le sol.. sur elle, incapable de se défaire.. alors que ses mains essayaient malheureusement d'écarter celles du réprouvés de son visage.

Les pouces s'enfoncèrent un peu plus.. puis s'écartèrent.. et sans aucun sentiment.. sans comprendre ce qu'il faisait, le Réprouvé lui arracha littéralement la dernière chose qui la tenait encore en vie.. des yeux qui se réveillaient avec le temps..

Dans un hurlement, la paladine sombra dans l'inconscience.. perdant son sang en silence..

Le réprouvé s'éloigna alors, un rire macabre, mélange de tristesse et de folie, s'éleva dans les bois.

A peine quelques minutes plus tard. La paladine eut la force de reprendre conscience.. la douleur lui strait le corps.. les larmes ne sortaient plus qu'en nape de sang.. elle glissa une main tremblante dans une poche cachée de sa robe et serra sa Pierre de Foyer.. son corps disparu.

Dans la pénombre d'un bois obscurcit.. un être était recroquevillé dans les ténèbres.. des lambeaux de chair retombaient de son visage.. Un gêmissement, une plainte, se mêla au chant des loups..

Il serrait quelque chose dans ses deux mains.. se balançant d'avant en arrière en marmonnant quelques paroles en une langue que l'on pourrait considérer comme du bas-parler..

" - Non.. je ne.. voulais pas.. te faire du mal.. mais.. Non.. tu n'avais pas le droit.. de lever.. les yeux.. sur ce que.. j'étais devenu.. oh Mon amour.. non.. J'ai du.. oh.. quelle douleur ce fut pour moi.. mais quelle joie.. mes doigts dans ta chair... oh mon ange.. tu serras de nouveau à moi... tu reviendras vers moi.. je te le jure... "

Dans son délire, le Réprouvé lâcha ce qu'il tenait dans les mains, deux choses rondes.. éclairées par la lumière de la lune.. il était facile de voir deux yeux, roulant dans l'herbe.. blanc laiteux, qui roulaient jusque l'eau..

" - Je viendrai.. oh oh oh.. vers toi ! Jamais plus tu ne me verras ! Jamais.. viens à moi.. je ne te ferrais pas de mal ! Tu n'avais PAS le droit de partir.. NON ! Non.. non.. non.. je te retrouveraaaaaaais "

Et un rire sinistre éclata au beau milieu de la Forêts des Pins argentés.. il n'avait pas dit son dernier mot
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