Chronique d'un pacha.

Qu'il était bon d'être là.

Voilà plusieurs semaines qu'il s'était introduit
Dans la maison du Juge de la Cité.
Et qu'il avait séduit d'un seul regard
Les deux femmes de la maisonnée.

La demoiselle, fille du notable, avait moins de vingt ans.
Elle était fraîche comme la rosée.
Ses gestes maladroits et innocents le faisaient chaque soir
Un peu plus sombrer dans la folie.

L'autre, divine épouse du magistrat, avait l'expérience et la volupté de son corps
Pour lui arracher des râles de plaisir.

Comme chaque soir donc elles avaient allumé un grand feu dans la cheminé,
Juste pour lui. Et il se perdait dans un tourment de rêves et de tendresse.

Ainsi il profitait dès la tombée de la nuit de ces quelques instants de volupté.
Mais il savait qu'il devrait à tout moment fuir par le soupirail laissé ouvert pour lui,
Car bientôt le maître de la maison allait rentrer.

Mais l'heure n'était pas à la raison,
Allongé sur le dos et savourant les caresses de ses deux maîtresses
Il laissa échapper un "ronrrrron"...

Qu'il était bon d'être un chat.